Monday, January 8, 2024

Sève






Sève 

En hommage a Verlaine pour la forme et pour un humain d'exception sur le fond

Un parfum longtemps oublié
contre ta peau
Et mon coeur longtemps oublié
chante tes mots

Les fulgurances du désir
qui me reviennent
Des connivences et des fous rires
quoiqu'il advienne

Oh que j'aime tes écorchures
si véhémentes
La fougue de tes déchirures
incandescentes

Tu viendras sourire et danser
au creux des rêves
La joie au goût d'inachevé
est une sève.

Tuesday, April 20, 2021

Alors on plante

 

Alors on plante

Des patates, des patates, des patates

Alors on plante 

Des patates, des patates, des patates

Alors on plante

 

Qui dit manger dit patates

Qui dit agri dit locale

Qui dit paysans dit champs

Qui dit terre dit soulèvements


Qui dit friche dit sauvage

Comme les oiseaux de passage

Qui dit vivant dit saisons

Qui dit forêt dit maison

 

Qui dit limon dit Durance

On défendra notre chance

Qui dit champs te dit béton

Dit travaux dit destruction

 

Qui dit Pertuis dit Pellenc

Les habitants qui trinquent

Mais quand ils viendront bétonner

Tous à la ZAD


Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante


Les bulldozers, les industries

Yen a bien assez à Pertuis

Et quand on croit qu'ils ont compris

Ils continuent avec les conneries

Des patates ou du béton?

La destruction ou bien la vie?

Nous sommes la terre qui se soulève

Nous sommes le vivant qui s'défend

Pour defendre ces terres fertiles

Nous serons cent, nous serons mille

Et quand ils viendront bétonner

Tous à la ZAD

 

Alors on chante  --  la la la la la la    la la la la la la 

Alors on chante  --  la la la la la la    la la la la la la 

Alors on chante  --  la la la la la la    la la la la la la   

Alors on chante  --  la la la la la la       Et puis seulement quand c'est fini

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates

Alors on plante -- Des patates, des patates, des patates



 

 

 

 

 








 

Tuesday, December 22, 2020

Plus rien n’a de sens

Plus rien n’a de sens
Plus rien ne se pense
Plus rien ne se danse

Hyperprésidence
Lois sur ordonnance
Et vivre à distance

Tant de dissonance
Et d'incohérence
Dans la gouvernance

Course à la croissance
Science sans conscience
Cybersurveillance

Sécurité rance
Peur et malveillance
Partout la méfiance

Répression, violence
Injustes sentences
De notre impuissance

Aucune clémence
Ni reconnaissance
De nos doléances

Sombre résurgence
De l’intolérance
Brune pestilence

Jeunesse en souffrance
Désarroi immense
Et désespérance

A brève échéance
Mes condoléances
Pour la descendance

Climat c’est l’urgence
Pouvoir de nuisance
Fini l’insouciance

Stériles semences
Vives virulence
Sombres conséquences

La surabondance
Et l’obsolescence
De nos existences

Fatale ignorance
devant l'imminence
d'autres turbulences

Aucune ambulance
Ni deuxième chance
Pour nos défaillances

En haut c’est Byzance
Brutale opulence
La misère avance

Certains crient vengeance
D’autres résistance
Ou bien dissidence

Mais notre espérance
Meurt dans le silence
De l’indifférence

Dans le choc de ces circonstances
Ou on endort nos vigilances
Ou la peur suinte en permanence
de leurs discours sous influence

On nous assigne à résidence
On met au pas nos existences
On interdit les réjouissances
On enferme la résistance

Nos libertés sous allégeance
D’un pouvoir qui dans l’ombre avance
Le poids de son omnipotence
Inquiétante coïncidence

Sortons de notre somnolence
Et refusons cette obédience
Entrons en désobéissance
Pour que vienne la délivrance

 

Monday, December 10, 2018

Marche pour le climat - 8 décembre 2018 - Aix-en-Provence




Si vous êtes ici aujourd’hui c’est parce que vous tous,
citoyens, citoyennes, jeunes, vieux, militants, activistes
ou parents angoissés par l’idée de laisser une planète inhabitable à vos enfants,
vous êtes tous conscients de l’urgence climatique.
La biodiversité s’effondre,
les océans meurent,
les glaciers fondent,
Les sols s’apppauvrissent,
les rivières et les nappes phréatiques sont de plus en plus polluées,
les catastrophes naturelles se multiplient, sécheresses, inondations, incendies,
tous les écosystèmes de la terre sont menacés.

L’espèce humaine a trop longtemps cru que la nature était à sa disposition à l’infini.
Ses ravages se sont multipliés à un rythme exponentiel, toujours plus rapide, depuis le début de l’ère industrielle.
Cette ère qu’on nomme anthropocène, et aussi capitalocène,
l’ère du productivisme – consumérisme débridé,
d’une économie toujours en besoin de croissance,
d’un libéralisme qui concentre de plus en plus les richesses,
ou les inégalité sont en hausse depuis 40 ans.
Cette ère a permis à nos sociétés occidentales d’acquérir un train de vie et une technologie incroyablement complexe,
dans une globalisation et une standardisation généralisée.
Elle nous a rendu aveugle et sourds les uns aux autres,
uniquement préoccupés de maximiser notre profit,
pour jouir sans limite de notre puissance démultipliée par les énergies fossiles,
charbon, pétrole, gaz,
ces ressources fossiles que nous pompons toujours plus profond dans la terre
qui nous transportent si vite et si loin,
qui nous habillent, qui nous chauffent,
qui fabriquent et nous livrent tous ces objets sans lesquels nous ne savons plus vivre.
Qui nous alimentent aussi à coup de pesticides et d’ogm,
dans des fermes usines ou les animaux sont exploités et maltraités,
exploités et maltraités comme le sont ceux qui travaillent dans les mines, loin de nous,
pour extraire de la terre ravagée les métaux et terres rares de nos jouets électroniques.

Ces énergies fossiles dont il faut maintenant laisser 80 % sous terre, inexploitées,
si nous voulons respecter les accords de Paris,
et limiter le réchauffement climatique à 1,5 voire 2 degré.
Qui y croit encore ?
Nous sommes sur une trajectoire de 3, 4, 5 degrés et plus à la fin du siècle.
Les dégâts sont exponentiels, de plus en plus rapides,
et tout risque de s’emballer, et menacer la survie de l’espèce humaine dans les décennies qui viennent.

Casse écologique, mais aussi casse sociale,
car dans l’amorce de cette lente descente énergétique à laquelle nous sommes condamnés si nous voulons éviter l’effondrement,
Il y a ceux qui profitent, et ceux qui souffrent.
Il y a ceux qu’on taxe et ceux qui profitent de l’évasion fiscale.
Il y a ceux qui qui se demandent comment il vont terminer le mois
et ces élites qui font sécession, uniquement préoccupées de se remplir les poches,
abandonnant dans la misère, la famine et la guerre, des populations entières qui payent le prix de politiques d’accaparement de ressource de la part des pays occidentaux.
La démocratie vacille, ici en France.
L’état, acculé, soumis aux puissances de l’argent, sourd à la colère et à la volonté du peuple,
pris dans une escalade répressive,
réprime, mutile et tue des manifestants avec des grenades interdites ailleurs,
humilie ses enfants et choque leurs parents,
avec ces images qui en appellent d’autres, terribles.


Alors oui. Il faut tout changer.
Changer le système. Pas le Climat
Mais nous faisons tous partie du système,
nous sommes tous un rouage du système,
plus ou moins bien huilé,
plus ou moins puissant.
Nous allons tous devoir changer très vite,
nous adapter à de nombreux chocs,
Citoyens, entreprises, politiques.

Il va nous falloir construire des sociétés plus simples,
des sociétés qui auront renoncé à la croissance,
ou nous vivrons plus simplement, mais sans les inégalités criantes d’aujourd’hui .
Ou l’entraide prendra le pas sur la rivalité,
ou égalité et fraternité, les deux valeurs oubliées dans notre démocratie vidée de sa substance,
reprendront enfin leur sens.

Sommes nous capable de nous transformer, de transformer en profondeur cette société pour la rendre juste et équitable, solidaire et respectueuse des formes de vie non humaines ?

Sommes nous capable de nous unir, de nous mobiliser,
pour exiger cette transformation de nos dirigeants qui nous ont abandonnés ?
Sommes nous capables de résister, pacifiquement,
en arrêtant de coopérer avec ce système qui détruit l’humain et le non-humain,
et de revendiquer une réelle démocratie citoyenne
une mise en place de politiques justes et ambitieuses,
à la hauteur des enjeux climatiques et sociaux.

Seront nous assez nombreux dans la rue, au fil des jours pour réclamer pour aujourd’hui et non plus pour demain cette transformation radicale de la société ?

Nous sommes nombreux à l’espérer. Mais pas assez encore pour réussir à être entendus.
Ne lâchons rien. Nous le devons à nos enfants,
aux peuples que nous avons exploités pour construire notre civilisation occidentale,
aux animaux que nous avons décimés,
aux arbres que nous avons détruits par forêts entières.

Un proverbe amérindien dit :
Quand le dernier arbre sera abattu,
la dernière rivière empoisonnée,
le dernier poisson capturé,
alors l’homme blanc s’apercevra que l’argent ne se mange pas

Alors oui sans doute, dans cette nouvelle société que nous construirons tous ensemble,
nous ne pourrons plus commander une pizza livrée par un autoentrepreneur exploité par une multinationale
mais nous mangerons des produits sains locaux.
Nous voyagerons moins vite et moins loin,
mais nous prendront le temps de découvrir nos magnifiques régions.
Nous chaufferons moins nos logements,
mais la chaleur du collectif réchauffera nos coeurs.
Nous partagerons machines à laver, outils, jardins potagers,
et nous créerons des liens avec nos voisins.
Nous n’aurons peut-être qu’un ordinateur partagé,
et une connexion intermittente pour communiquer avec le monde,
mais nous aurons plus de temps pour nous parler,
pour nous aimer,
pour apprendre et pour découvrir,
pour chanter et danser.
Ensemble.

Tuesday, February 21, 2017

Fraternité

 


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Fraternité

L’enfant qui naît sous les décombres,
Qui fuit les bombes et la terreur,
Qui tend la main parmi les ombres,
Faut-il qu’à la télé il meure ?

Faut-il qu’il hante nos consciences
Pour que nos vieux cœurs s’assouplissent ?
Faut-il le viol de l’innocence
Pour que l’on crie à l’injustice ?

Mais s’il est sale, mais s’il est laid,
Qu’on le repousse à la frontière !
S’il vole le pain des français,
Qu’on le renvoie dans un charter.
 
Sur cette terre de miséreux,
D’affamés, de persécutés,
De malades et de malheureux,
Nous sommes nés du bon côté.
 
Sur les frontons de nos mairies,
Au fond de nos cœurs agités,
Un mot oublié est écrit
Et c’est le mot fraternité.

Thursday, May 19, 2016

La carotte et le bâton

Ils ont fait de nous des moutons
Par la carotte et le bâton
Arrêtons

Carotte d'une vie entière
A jouer le jeu et puis se taire
Solitaire

Le bâton, la peur du précaire
De perdre un travail nécessaire
Alimentaire

Et les mots qui perdent leur sens
Démocratie ou gouvernance?
Dissonance

Une obsession compétitive
Mais sans jamais de perspectives
Alternative

N'écoutez pas les spécialistes
Pensez! C'est comme ça qu'on résiste
Activiste

Grains de sables dans l'engrenage
De l'économie du pillage
Débrayage

Nous valons mieux que leur obole
Reprenons tout ce qu'ils nous volent
Et la parole

Inventer autre chose

Isolés, résignés, jaloux de nos conforts,
Rêveurs désenchantés par la loi du plus fort
Esclaves consentants de désirs insatiables,
Consommateurs d'objets toujours plus périssables,
Nous engraissons tous ceux qui tirent les ficelles
Du sacro-saint marché, cet ogre universel

Pendant que dans les camps les réfugiés se meurent
Que l'avenir des jeunes c'est devenir chômeurs
On nous veut encore plus soumis et menacés
Flexibles et concurrents d'emplois précarisés
On a coupé le souffle du progrès social
Pour privilégier l'intérêt commercial

De cet emballement d'un monde incontrôlable
Gangrené d'injustice, où sont les responsables?
Ils trônent tout en haut de l'échelle sociale
Le discours de la peur comme arme déloyale
Et notre lâcheté à regarder ailleurs
Quand ils ont commencé à jouer les fossoyeurs

Voici venu le temps que nous n'espérions plus
Où du peuple viendra le refus et l'influx
Le courage d'oser quand se lève le vent
De redresser la tête, insoumis et vivants
De crier enfin non à ce qu'on nous impose
Et ensemble à nouveau inventer autre chose