Si
vous êtes ici aujourd’hui c’est parce que vous tous,
citoyens,
citoyennes, jeunes, vieux, militants, activistes
ou
parents angoissés par l’idée de laisser une planète inhabitable
à vos enfants,
vous
êtes tous conscients de l’urgence climatique.
La
biodiversité s’effondre,
les
océans meurent,
les
glaciers fondent,
Les
sols s’apppauvrissent,
les
rivières et les nappes phréatiques sont de plus en plus polluées,
les
catastrophes naturelles se multiplient, sécheresses, inondations,
incendies,
tous
les écosystèmes de la terre sont menacés.
L’espèce
humaine a trop longtemps cru que la nature était à sa disposition à
l’infini.
Ses
ravages se sont multipliés à un rythme exponentiel, toujours plus
rapide, depuis le début de l’ère industrielle.
Cette
ère qu’on nomme anthropocène, et aussi capitalocène,
l’ère
du productivisme – consumérisme débridé,
d’une
économie toujours en besoin de croissance,
d’un
libéralisme qui concentre de plus en plus les richesses,
ou
les inégalité sont en hausse depuis 40 ans.
Cette
ère a permis à nos sociétés occidentales d’acquérir un train
de vie et une technologie incroyablement complexe,
dans
une globalisation et une standardisation généralisée.
Elle
nous a rendu aveugle et sourds les uns aux autres,
uniquement
préoccupés de maximiser notre profit,
pour
jouir sans limite de notre puissance démultipliée par les énergies
fossiles,
charbon,
pétrole, gaz,
ces
ressources fossiles que nous pompons toujours plus profond dans la
terre
qui
nous transportent si vite et si loin,
qui
nous habillent, qui nous chauffent,
qui
fabriquent et nous livrent tous ces objets sans lesquels nous ne
savons plus vivre.
Qui
nous alimentent aussi à coup de pesticides et d’ogm,
dans
des fermes usines ou les animaux sont exploités et maltraités,
exploités
et maltraités comme le sont ceux qui travaillent dans les mines,
loin de nous,
pour
extraire de la terre ravagée les métaux et terres rares de nos
jouets électroniques.
Ces
énergies fossiles dont il faut maintenant laisser 80 % sous
terre, inexploitées,
si
nous voulons respecter les accords de Paris,
et
limiter le réchauffement climatique à 1,5 voire 2 degré.
Qui
y croit encore ?
Nous
sommes sur une trajectoire de 3, 4, 5 degrés et plus à la fin du
siècle.
Les
dégâts sont exponentiels, de plus en plus rapides,
et
tout risque de s’emballer, et menacer la survie de l’espèce
humaine dans les décennies qui viennent.
Casse
écologique, mais aussi casse sociale,
car
dans l’amorce de cette lente descente énergétique à laquelle
nous sommes condamnés si nous voulons éviter l’effondrement,
Il
y a ceux qui profitent, et ceux qui souffrent.
Il
y a ceux qu’on taxe et ceux qui profitent de l’évasion fiscale.
Il
y a ceux qui qui se demandent comment il vont terminer le mois
et
ces élites qui font sécession, uniquement préoccupées de se
remplir les poches,
abandonnant
dans la misère, la famine et la guerre, des populations entières
qui payent le prix de politiques d’accaparement de ressource de la
part des pays occidentaux.
La
démocratie vacille, ici en France.
L’état,
acculé, soumis aux puissances de l’argent, sourd à la colère et
à la volonté du peuple,
pris
dans une escalade répressive,
réprime,
mutile et tue des manifestants avec des grenades interdites ailleurs,
humilie
ses enfants et choque leurs parents,
avec
ces images qui en appellent d’autres, terribles.
Alors
oui. Il faut tout changer.
Changer
le système. Pas le Climat
Mais
nous faisons tous partie du système,
nous
sommes tous un rouage du système,
plus
ou moins bien huilé,
plus
ou moins puissant.
Nous
allons tous devoir changer très vite,
nous
adapter à de nombreux chocs,
Citoyens,
entreprises, politiques.
Il
va nous falloir construire des sociétés plus simples,
des
sociétés qui auront renoncé à la croissance,
ou
nous vivrons plus simplement, mais sans les inégalités criantes
d’aujourd’hui .
Ou
l’entraide prendra le pas sur la rivalité,
ou
égalité et fraternité, les deux valeurs oubliées dans notre
démocratie vidée de sa substance,
reprendront
enfin leur sens.
Sommes
nous capable de nous transformer, de transformer en profondeur cette
société pour la rendre juste et équitable, solidaire et
respectueuse des formes de vie non humaines ?
Sommes
nous capable de nous unir, de nous mobiliser,
pour
exiger cette transformation de nos dirigeants qui nous ont
abandonnés ?
Sommes
nous capables de résister, pacifiquement,
en
arrêtant de coopérer avec ce système qui détruit l’humain et le
non-humain,
et
de revendiquer une réelle démocratie citoyenne
une
mise en place de politiques justes et ambitieuses,
à
la hauteur des enjeux climatiques et sociaux.
Seront
nous assez nombreux dans la rue, au fil des jours pour réclamer pour
aujourd’hui et non plus pour demain cette transformation radicale
de la société ?
Nous
sommes nombreux à l’espérer. Mais pas assez encore pour réussir
à être entendus.
Ne
lâchons rien. Nous le devons à nos enfants,
aux
peuples que nous avons exploités pour construire notre civilisation
occidentale,
aux
animaux que nous avons décimés,
aux
arbres que nous avons détruits par forêts entières.
Un
proverbe amérindien dit :
Quand
le dernier arbre sera abattu,
la
dernière rivière empoisonnée,
le
dernier poisson capturé,
alors
l’homme blanc s’apercevra que l’argent ne se mange pas
Alors
oui sans doute, dans cette nouvelle société que nous construirons
tous ensemble,
nous
ne pourrons plus commander une pizza livrée par un autoentrepreneur
exploité par une multinationale
mais
nous mangerons des produits sains locaux.
Nous
voyagerons moins vite et moins loin,
mais
nous prendront le temps de découvrir nos magnifiques régions.
Nous
chaufferons moins nos logements,
mais
la chaleur du collectif réchauffera nos coeurs.
Nous
partagerons machines à laver, outils, jardins potagers,
et
nous créerons des liens avec nos voisins.
Nous
n’aurons peut-être qu’un ordinateur partagé,
et
une connexion intermittente pour communiquer avec le monde,
mais
nous aurons plus de temps pour nous parler,
pour
nous aimer,
pour
apprendre et pour découvrir,
pour
chanter et danser.
Ensemble.
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