Thursday, September 30, 2010

Grimper!

L'escalade pour moi c'est quoi?

Tirer sur les doigts et faire de joli mouvements? évidemment il y a de ça, mais non, ce n'est pas seulement une gymnastique et de la force. C'est pour ça que je ne peux pas grimper en salle.

L'escalade pour moi c'est d'abord la falaise, le rocher, la découverte du rocher, de ses sculptures, trous, dièdres, gouttes d'eaux, picots, murs à réglettes. Partir dans une voie, tâter les prises, rechercher le meilleur mouvement pour passer le pas, ou la section dure. L'engagement quand l'équipement est léger et les points éloignés, ou même l'exposition que le premier ancrage est vraiment haut, la lutte contre sa peur, la peur du vol et du vide. Parfois on se sent invincible, ça passe zen, et puis certains jours, non décidément ça ne va pas, on ne se décide pas, on reste bloqué, manque d'énergie, manque de sérénité, on bute et on s'en va déçu.

L'escalade c'est aussi une histoire d'amitié et de confiance. Confiance en l'assureur, c'est le laisser aller total, on remet sa vie entre les main de l'autre. On s'abandonne à la confiance. Je n'ai jamais eu de problème avec ça, mais pour certains, c'est plus difficile, voire impossible. Histoire d'amitié aussi. On se retrouve à deux, seuls souvent dans une falaise déserte, toute la journée. On partage les joies, et les moments de doute et de déception. On parle, on mange, on rigole, on se confie. On a le temps, et quand le partenaire est un ami avec qui on se découvre des points communs ou des affinités, l'intimité s'installe et c'est ça aussi que j'aime dans l'escalade. La lente découverte de l'autre, et la construction d'une amitié dans la passion partagée.

L'escalade enfin, c'est une école de la maîtrise de soi. Maîtriser sa peur et son stress mais ça va bien au delà. Maîtrise de ses émotions en général, gérer la déception et ne pas reporter sa mauvaise humeur sur son assureur quand on rate une voie, ne pas le rendre responsable de ses échecs, surmonter sa déception et faire bonne figure, prendre du recul et de la distance par rapport à la tempête d'émotions qui nous submerge quand on se sent nul. En revanche quand on réussit une voie difficile à vue, ou une voie qu'on a travaillée mais jamais enchaînée, quelle joie, quelle décharge d'endorphine! C'est aussi pour ça l'escalade, l'endorphine après l'adrénaline. Des moments de bonheur intense.

No comments:

Post a Comment